Prévision

Anticiper les prochaines tempêtes grâce à la météo : l'exemple de la Corse

21 Juillet 2023

Dans les régions fortement exposées aux tempêtes, les risques sont multiples : inondations, glissements de terrain, chutes d’arbres, ou encore éboulements. En France métropolitaine, la diversité du terrain demande de se préparer à de nombreuses éventualités en cas de tempête.

Quels sont les types de tempêtes qui sévissent en France ?

Sur le territoire français, on connaît trois types de tempêtes majeures :

- les tempêtes océaniques : celles-ci sévissent sur les côtes ouest françaises, sur un arc allant des Pays de la Loire jusqu’à la Normandie. En fonction de la sévérité des tempêtes, des conséquences peuvent être observées jusqu’en Île-de-France ou dans le Poitou Charentes.

- les tempêtes méditerranéennes : celles-ci se manifestent dans le Sud-Est de la France, jusqu’en Corse et peuvent occasionner des dégâts jusque dans le Massif Central. On considère les tempêtes méditerranéennes comme plus durables que les tempêtes océaniques : la gravité des dégâts engendrés est donc fortement monitorée par les différents services de prévention des risques naturels et les collectivités.

- les tempêtes tropicales : ces tempêtes se forment majoritairement dans les DROM COM. De mi-août à début novembre, ces tempêtes tropicales sont à redouter dans les Antilles françaises, qui sont particulièrement touchées par le phénomène. Les tempêtes tropicales sont bien plus fréquentes et dangereuses que les tempêtes observées en France métropolitaine.

Bien que chaque type de tempête vienne avec son lot de défis et de risques, toutes sont à anticiper pour prévenir les risques.
En outre, on se souvient par exemple de la tempête Xynthia en 2010, qui avait causé une très importante submersion marine et la mort de 52 personnes. L’ouragan Irma en 2017 reste également dans les mémoires, pour sa force presque inégalée qui avait ravagé les Antilles françaises.

Enfin, plus récemment, c’est la Corse qui a subi les ravages d’une tempête méditerranéenne : le 18 Août 2022, ce sont des vents atteignant jusqu’à 220 km/h qui se sont abattus sur l’île, privant 45 000 foyers d’électricité et causant la mort de 5 personnes.

Ainsi, peu importe leur localisation, le territoire français n’est pas épargné par l’éventualité de tempêtes violentes et aux ravages considérables.
En Corse, et pour éviter de revivre le cauchemar de l’été 2022, des mesures ont d’ores et déjà été mises en place pour anticiper les futures tempêtes à venir.


En Corse, l’anticipation grâce à la météo

Le 20 juin dernier, une première bouée météorologique a été mise en mer au large d’Ajaccio, à l’ouest de la Corse. Cette première mise en mer s’inscrit dans le cadre d’un programme promis par le gouvernement français, visant à équiper les eaux de l’île de cinq bouées météorologiques.

À terme, l’objectif de ces bouées météorologiques est non seulement d’avoir des données plus précises, mais aussi de lever l’alerte plus tôt en cas de tempête. En outre, Météo-France avait été fortement critiquée en marge de la tempête d’Août 2022 : selon de nombreuses collectivités corses, l’alerte tempête aurait pu être lancée plus tôt, évitant ainsi de nombreux dégâts et victimes.

Grâce à ces bouées, la Corse espère ainsi :
- compléter les observations des satellites et des radars météorologiques quant à la mesure du vent,
- anticiper davantage les risques de tempêtes à proximité des côtes de l’île,
- pouvoir affiner la connaissances des facteurs clés annonciateurs d’une tempête, afin d’en mesurer éventuellement sa gravité.


Selon Pierre Gattuso, océanographe et expert du GIEC, “il est très important d’avoir un maximum de données” pour affiner notre connaissance des tempêtes, et donc mieux les anticiper.

 
Sixtine Pillière
Notre photo : Pascal Pochard-Casabianca / AFP - Une photo prise le 22 novembre 2022 depuis Albitreccia montrant un homme marchant alors que de grosses vagues déferlent sur le rivage alors que la tempête Denise frappe la Corse.

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