Servir les intérêts et les causes d’un pays ne s’inscrit pas forcément dans l’optique de construire son parcours professionnel. Nous pouvons toutes et tous être utiles dans nos régions. En effet, être acteur de la défense des populations et du bâti n’est pas le monopole des corps militaires ou des sapeurs-pompiers. Parce que les risques sanitaires de catastrophes naturelles ou de sécurisation sont l’affaire de tous, la sécurité civile répond à l’appel avec un outil qui fêtera l’année prochaine ses 20 ans : la réserve communale de sécurité civile.
Le principe de la RCSC est d’accroitre l’aide humaine sur le terrain des crises, notamment lors de catastrophes naturelles. Une organisation qui s’auto-gère à l’échelle des communes adhérentes et forme alors ainsi sa propre réserve de bénévoles, tout cela dans un cadre juridique précis. Son but est de renforcer les capacités locales de gestion de crises et de mobiliser les bénévoles à l’assistance aux populations. Cet outil de mobilisation civique tend vers plusieurs objectifs dont le premier est de placer le citoyen en tant qu’acteur de la sécurité de son propre territoire.
La solidarité lors des crises
Autant structurante que difficile à organiser et à entretenir par les institutions, la solidarité en cas de crise est belle et bien au cœur des prérogatives de la réserve citoyenne communale . La première étape de prévention ou « d’avant crise » permet aux membres de la Réserve communale de sensibiliser et d’informer la population sur les risques et la préparer à toute éventualité, par la formation aux comportements à adopter en cas de crises. Lors du « pendant la crise », ses missions opérationnelles sont nombreuses telles que devoir regrouper les sinistrés dans des centres d’accueils, faire évacuer des quartiers en proie aux dangers ou encore surveiller des digues ou des massifs forestiers.
La dernière étape consiste à accompagner les sinistrés, notamment dans l’aide au nettoyage et à la remise en état des habitations ou bien dans l’assistance aux démarches administratives. Pendant le stade opérationnel, un seul mot d’ordre pour la RCSC : « aide ». Mais parce que vouloir aider est une affaire très sérieuse, celle-ci répond à une législation bien encadrée permettant de créer chaque unité au sein des réserves locales.
Une RCSC se crée en local
Tout démarre à l’initiative du maire et de ses administrés. Les services communaux sont les seuls à pouvoir entreprendre le projet d’une rérve communale de sécurité civile et c’est ensuite le maire qui porte l’autorité sur la RCSC lorsque celle-ci est active. Pour ce faire, le maire doit porter ce projet et le faire valider par son conseil municipal. Outre le fait d’identifier et de définir les missions potentielles de cette RSCS, un règlement intérieur propre doit être rédigé précisant par exemple les conditions d’engagements des bénévoles, etc … avant d’être soumis à la validation du préfet. Une fois ces étapes franchies, la RCSC locale est née et les bénévoles peuvent y adhérer.
La réserve communale peut très bien être créée en l’absence d’un Plan communal de sauvegarde ou sinon le compléter.
Devenir réserviste
Pour devenir un bénévole réserviste, aucun critère particulier n’est demandé hormis des qualités humaines. C’est surtout un acte d’engagement, au minima d’un an et jusqu’à 5 ans renouvelables mais dans la limite de 15 jours par an. Ce n’est donc ni un contrat de travail ni un contrat d’engagement au sens militaire. Toutefois,cette implication procure au réserviste un statut juridique équivalant à celui de collaborateur occasionnel du service public.
Si l’engagement citoyen est encadré et se contraint à ne pas dépasser une quinzaine de jour par an, l’objectif reste d’assurer la pérennité de la structure en maintenant en permanence l’élan solidaire au sein des bénévoles réservistes. Pour cela des formations et exercices sont proposés et renouvelés régulièrement.
Des actions de communication sont entreprises auprès des acteurs gravitant tout autour de la réserve communale tels que la gendarmerie, les élus, ou encore les associations. Mais c’est surtout l’esprit de cohésion qui permet d’offrir une unité à la RCSC. Pour le développer, des repas annuels, des manifestations sportives ou des sorties culturelles sont proposées toute l’année par la commune pour maintenir l’idée du « plaisir de vivre ensemble ».
La cohésion s’exprime aussi dans les pages officielles Facebook et autres dans lesquelles des regroupements de réservistes mettent en avant le fait de servir l’intérêt commun avec humilité et esprit patriotique. On en veut pour preuve la création, le 23 juin dernier d'une fédération nationale des réserves communales de sécurité civile dont le siège est installé dans les Bouches du Rhône.
Olivier de Vanssay
Notre photo : des représentants de la RCSC de Castanet-Tolosan (Haute Garonne).