FRANCE

Réchauffement climatique : le montant des sinistres estimé à 143 mds d’euros d’ici 2050

1 Février 2022

La Fédération française de l’assurance (FFA) a dévoilé, le 28 octobre 2021, les conclusions de leur nouvelle étude sur les risques climatiques. Résultat, le montant des sinistres causés par les aléas naturels pourrait coûter jusqu’à 143 milliards d’euros d’ici 2050, contre 69 milliards d’euros entre 1989 et 2019. D’après leurs estimations, les coûts liés aux tempêtes et aux inondations seront les plus importants. Par ailleurs, les périodes de sècheresse devraient devenir de plus en plus fréquentes. Les montants des sinistres pourraient tripler d’ici 30 ans…

Après avoir effectué une première étude, nommée « Changement climatique et assurance à l’horizon 2040 » en 2015, la Fédération française de l’assurance (FFA), a dévoilé, le 28 octobre dernier, un nouveau rapport sur les risques climatiques. Tout comme la première étude, ce nouveau constat a été fondé sur une projection des données socio-économiques et sur une projection climatique afin d’estimer les coûts que représenteront les aléas naturels en France d’ici l’horizon 2050. Résultat, la France ferait face à presque un doublement des coûts d’ici 30 ans. « Nous avons travaillé avec des laboratoires de recherche, et notamment celui de Paris-Saclay, qui nous a fourni les projections climatiques. Puis nous nous sommes appuyés sur des chiffres publics pour toutes les projections économiques et sociales. On a comparé les coûts que cela donne par rapport à la période passée et on s’est aperçu que nous passons de 74 milliards sur les trente dernières années à plus de 143 milliards d’ici à 2050 », a indiqué Elena Canale, responsable développement durable chez France Assureur.

Les tempêtes et les inondations en tête de liste

Dans le détail de ce rapport, on découvre que les inondations ainsi que les tempêtes seront encore les catastrophes naturelles les plus couteuses. La sècheresse se placerait juste derrière. « Les inondations c’est encore le péril le plus couteux, on est sur 50 milliards d’ici 2050. Le coût lié aux tempêtes augmenterait aussi, 46 milliards. Mais celui sur lequel on aimerait alerter c’est celui de la sécheresse car elles vont devenir de plus en plus fréquentes. Le montant des sinistres pourrait tripler d’ici 2050 et atteindre 43 milliards et essentiellement à cause du changement climatique », a expliqué la responsable. Le phénomène de la sécheresse est d’ailleurs encore trop méconnu… C’est pourquoi, Elena Canale nous a confié que la FFA souhaite développer un programme de recherche dans ce domaine. L’objectif serait de mieux appréhender ce risque. Un risque qui concernerait près de 10 millions de maisons dans l’hexagone actuellement. « Pour la sécheresse, nous avons cinq départements qui seraient particulièrement concernés. Il s’agit de la Haute-Garonne, la Gironde, les Bouches-du-Rhône, le Tarn-et-Garonne et le Tarn ».

Enfin, si le montant des sinistres dus aux aléas naturels venait à doubler d’ici une trentaine d’années, qu’en serait-il des prix des assurances ? Elena Canale nous a indiqué que l’objectif premier n’était pas d’augmenter les prix : « nous avons en France un régime des catastrophes naturelles qui est extrêmement protecteur et abordable pour les français. En moyenne, la couverture coûte environ 25 euros par an. C’est donc abordable pour tous. Et nous voulons pérenniser ce régime, notre système ». La Fédération française de l’assurance souhaite en revanche mettre l’accent sur la prévention, « l’idée ce n’est pas d’attendre que le changement climatique s’accélère mais plutôt d’agir effectivement pour que cela n’arrive pas. Là encore nous nous appuyond sur des projections qui sont pessimistes mais nous voulons infléchir cette trajectoire », conclu-t-elle.

Cassandra Parpex
Photo : Dominique Delfino, Hémis via AFP (Terre fissurée en période de sècheresse (Brognard, Doubs)

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