Sècheresse: 20 millions de personnes menacées de famine dans la Corne de l'Afrique
16 Mai 2022
Le Programme alimentaire mondial des Nations unies a alerté, le 19 avril dernier, sur la situation critique qui devrait survenir sur les pays de la Corne de l’Afrique dans les mois à venir… D’après l’organisation humanitaire, près de 20 millions de personnes seraient menacées de famine en raison de la sécheresse. Cette dernière a lancé un appel aux financements sur les six prochains mois et espère récolter jusqu’à 438 millions d’euros pour éviter le pire.
Si de nombreuses inondations sont recensées dans le monde entier, un autre phénomène, causé également par le réchauffement climatique, inquiète de plus en plus… Celui de la sécheresse. D’après Elena Canale, responsable du développement durable chez France assureur, le montant des sinistres, engendré par des épisodes caniculaires, pourrait tripler d’ici 2050 en France, jusqu’à atteindre 43 milliards d’euros. Pour autant, actuellement, la montée des températures fait déjà d’importants dégâts en Afrique, et plus précisément au Kenya, en Éthiopie et en Somalie.
D’après le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, sur la Corne de l’Afrique, cette année, près de 20 millions de personnes font face à un risque de famine élevé. Seulement un mois après le début théorique de la saison des pluies, « le nombre de personnes qui ont faim en raison de la sécheresse pourrait monter en flèche, passant de l’estimation actuelle de 14 millions à 20 millions en 2022 », a écrit l’organisation humanitaire dans un communiqué. Dans le détail, six millions de Somaliens, soit 40% de la population du pays, pourraient être impactés par un risque réel de famine dans les mois qui arrivent. Du côté du Kenya, près de 500 000 personnes, surtout situées au nord du pays, se dirigeraient vers une crise alimentaire. Enfin, en Éthiopie, les taux de malnutrition dans le sud et le sud-est du pays auraient dépassé les niveaux d’urgence.
Un appel aux financements lancé
« Nous savons d’expériences passées que pour éviter une catastrophe humanitaire, réagir rapidement est vital, mais notre capacité à enclencher la réponse a été limitée par un manque de financements à ce jour », a confié Michael Dunford, le directeur régional du Pam pour l’Afrique de l’Est, le 19 avril dernier. Un nouvel appel aux financements a été lancé sur les six prochains mois afin d’éviter cette catastrophe. Au total, la somme de 438 millions d’euros serait nécessaire pour contrer cette famine à venir. Une solidarité d’autant plus nécessaire que la situation, dans la Corne de l’Afrique, est aggravée par la guerre en Ukraine. Les prix sur l’alimentation et les produits de première nécessité ont fortement augmenté, comme dans le reste du monde.
Cet appel n’est pas le premier du genre. Une mobilisation humanitaire de cette même ampleur avait été organisée en 2017, en Somalie. Elle avait permis d’éviter la famine. Contrairement à la crise de 2011 où près de 260 000 personnes étaient mortes de faim ou de troubles liés à la faim.
