Avec un séisme de magnitude 5,3 ressenti le vendredi 16 juin entre la Charente-Maritimes et les Deux-Sèvres, les habitants de l’ouest de la France ont pris peur. En outre, un tremblement de terre d’une telle ampleur n’avait pas été ressenti dans la région depuis au moins 50 ans, selon le Bureau central sismologique français (BCSF) : il s'agirait même de l’un des séismes les plus forts enregistrés en France métropolitaine. Le record sismique enregistré semble avoir été établi en 1909, avec un séisme de magnitude 6,2 dans le sud-est de la France.
Pourtant, des dégâts restent à déplorer : selon Jean-Vincent Raymondis, le président-directeur général du groupe d’assurances Saretec, pas moins de 5000 bâtiments auraient été touchés par la secousse et ses répliques.
Comment expliquer ce séisme ?
Bien que son intensité ait surpris une bonne partie de la population de l’ouest de la France, ce séisme n’est pas surprenant. En effet, la Vendée et le Poitou sont des régions à sismicité modérée (de niveau 3), avec des tremblements de terre dépassant rarement une magnitude 4. Cependant, des séismes de magnitude plus élevée peuvent arriver : cela est dû aux nombreuses failles actives qui se trouvent sur la côte Atlantique et qui longent les côtes bretonnes. Ces failles sont particulièrement anciennes : de 200 à 300 millions d’années !
Enfin, ce séisme et son intensité s’expliquent par sa localisation. Avec un épicentre situé à seulement 2,5 kilomètres de profondeur, cette proximité avec la terre ferme nous permet de mieux comprendre les ressentis de la population, et aussi pourquoi il a été perçu jusqu’à Rennes et au-delà.
Faut-il s’inquiéter d’une intensification des risques sismiques ?
Selon le sismologue Eric Beucler, de futurs séismes dans la région sont à prévoir : cependant, il est impossible de prévoir l’intensité de ceux-ci.
De même, on peut difficilement encore aujourd’hui prédire la fréquence des séismes. Bien que cela puisse aider à préparer les aléas sismiques et à anticiper les futurs dégâts, le BCSF conseille aujourd’hui de se focaliser sur la prévention et la préparation des collectivités locales et des populations pour anticiper du mieux possible les risques sismiques par région.
Comment se préparer ?
Le séisme du 16 juin a démontré un manque de préparation des collectivités et un territoire encore peu adapté aux risques sismiques. Il est donc primordial, pour la sécurité des populations et des territoires, de mettre en place dès maintenant des procédures de prévention, de sensibilisation et d’adaptation aux risques sismiques.
Même si le séisme n’a causé que deux blessés légers, les dégâts matériels restent considérables : plus de 5000 bâtiments touchés par des fissures dans les fondations ; plus de 1100 foyers privés d’électricité après la première secousse ; des centaines de personnes évacuées en Vendée et jusqu’au Mans en raison de bâtiments touchés et menaçant de s’effondrer, ; un coût total des réparations et reconstructionestimé entre 250 et 300 millions d’euros.
Après la reconstruction et l’aide aux personnes sinistrées qui devront être relogées, les collectivités locales devront penser à l’avenir : comment informer et sensibiliser le citoyen aux risques sismiques de l’ouest de la France, mais aussi établir un plan de mise en oeuvre de normes parasismiques dans les zones les plus à risques. Enfin, dans certains villages où les constructions sont anciennes, il sera de la responsabilité des collectivités d’établir un diagnostic de la vulnérabilité des constructions pour informer au mieux les citoyens.
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